#005 Méthodologie à l’étude des rites d’agrégation des étudiants
Les rites étudiants sont, nous l’avons perçu, une réactualisation annuelle d’un mythe fondateur. Nous avons pu situer, de façon non exhaustive, Bacchus comme héros originel à cette revivification de l’histoire primordiale, ce qui nous permet de clarifier les enjeux des acteurs.
Mais tout ne peut s’exprimer sur la base symbolique. Les acteurs culturels des traditions étudiantes sont aussi, et avant tout, des acteurs sociaux en prise avec les événements de leur époque, et aux modes de pensée en vigueur. Et l’histoire du XVIIIe siècle au XXIe siècle est particulièrement mouvante. Ainsi, l’isolement social volontaire corporatiste se retrouve à présent mis en examen de conscience par ceux qui en sont exclus.
Dès lors, l’histoire prend le pas sur l’aspect symbolique. Celle des religions, bien entendu, qui permet de prendre connaissance de l’acculturation des anciennes divinités réunies dans le mythe de Jésus-Christ, sauvegardant une part des cultes à Mystères par une réinterprétation.
Aussi, en ce qui concerne en propre les rites étudiants, par l’histoire des études supérieures, en débutant de la chute du Saint Empire Romain d’Orient, par la refondation d’un système d’enseignement par l’intermédiaire d’Alcuin, par l’émergence des proto universités et de leurs démêlés avec les écoles paroissiales. La création du mythe de Golias, roi ou évêque selon les versions, et l’explication que l’on peut apporter à la mouvance de ces titres, des goliards qui firent émerger la comédie et la littérature française, par la bazoche, qui fut la plus puissante association étudiante du territoire français.
L’histoire des pays joue également un grand rôle dans le développement des traditions étudiantes. La répression du culte protestant, la montée en puissance des jésuites et leur chute, la Révolution Française aussi, comme celle de juillet 1848, et la commune. Tous ces jeux de puissance ont amenés des modifications dans la façon dont les rites étaient menés par les acteurs sociaux. La révolution belge de 1830, et le nationalisme flamand des années 1970 modifient tout autant les cultures universitaires de leur pays, et bien entendu, les guerres mondiales.
L’histoire de la pensée sociale est tout autant marquante de la façon dont évoluent les rites à présent. Depuis l’avènement du siècle des lumières, des façons de percevoir la modernité se sont revendiqués du romantisme, et ont profondément marqué les postures. Le capitalisme est tout autant un marqueur social de modification des points de vue, et donc des attitudes personnelles et sociales.
Gaudeamus Igitur, Réjouissons-nous! 
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