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Le Musée des Rites Etudiants et du Bizutage

La méthodologie par la philosophie de l’art

#002 Méthodologie à l’étude des rites d’agrégation des étudiants

La philosophie de l’art tient une grande place dans la méthodologie à l’étude des rites d’agrégation des étudiants, en ce sens où les étudiants ont eux-mêmes participé activement à l’histoire des arts, mais aussi parce que l’artiste commandant RoSWeLL ne renvoie pas dans son œuvre à des valeurs communes de l’art. Il est donc essentiel de faire un rapide aperçu de ce que fut l’histoire de la philosophie de l’art, avant de pouvoir placer le développement qui permettra d’appréhender au mieux le processus méthodologique de l’artiste-auteur. Ne pouvant prétendre à philosopher sur l’esthétique, l’essentiel du développement suivant s’appuiera sur l’ouvrage « Introduction à la philosophie esthétique » de Marc Sherringham [i].

Si l’on en croit l’auteur, il existe trois paradigmes de l’esthétique philosophique. Le premier est le modèle classique grec, basé sur « le beau, le bon, le vrai », au sein duquel Aristote rejette l’animalité au nom de son insuffisance spirituelle. La beauté artistique n’ayant pour finalité que

« l’orientation droite ou l’éducation du désir de l’âme, afin de façonner le citoyen ».

Marc Sherringham évoque aussi l’esthétique médiévale médiévale, oubliée par les modèles Critiques et Romantiques, qui devrait constituer également un paradigme.

René Descartes

La crise des lumières fut le socle des deux derniers paradigmes. Qualifiant cette étape comme une crise de la métaphysique, que l’on désirait alors abroger, Marc Sherringham fait débuter cette période en 1637 avec la publication du « Discours de la méthode » de Descartes. De nombreux auteurs ont alors tenté de définir la beauté. En résumé, la majorité s’accorde sur le principe décrit par David Hume en 1757 :

« La beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes, elle existe seulement dans l’esprit qui la contemple, et chaque esprit perçoit une beauté différente. »

Un second courant, dérivé de Leibniz, dissociera la science de son objet. Alexander Gottlieb Baumgarten crée le principe d’esthétique :

« L’Esthétique (ou théorie des arts libéraux, gnoséologie inférieure, art de la beauté du penser, art de l’analogon de la raison) est la science de la connaissance sensible. ».

Le modèle critique, sur cette base, place le principe de génie :

« Les beaux-arts doivent nécessairement être considérés comme des arts du génie. », car « la définition de l’art génial comme l’ « expression des Idées esthétiques » sert à installer celui-ci dans un domaine réservé, irréductible au concept de l’entendement et à l’Idée de la raison, c’est à dire indépendant de la connaissance morale. », mais aussi parle fait que « l’art n’imite plus la nature, mais, d’une certaine façon, la nature est à l’œuvre dans l’art ».

C’est encore en marge de ce débat d’idées qu’apparaît la notion de sublime au XVIIème siècle. Kant conclura que

« le sublime, identifié au respect, est le sentiment du supra-sensible, c’est-à-dire l’effet paradoxal produit sur notre sensibilité par le contact, en un sens impensable, de la liberté supra-sensible. (…) Plus que le beau naturel, qui devient au mieux le « symbole » extérieur de la moralité, le sublime révèle l’expérience intime de la liberté morale par la subjectivité du sensible. »

Ainsi, l’esthétique s’éloigne de la beauté au fil des pensées de ses auteurs. C’est en cela que s’est créée la fracture entre le classicisme et le romantisme. Le premier privilégie une technique éprouvée, mais au détriment du sensible. Le romantique veut valoriser le sensible au détriment des techniques jusqu’alors éprouvées, c’est un art de l’absolu.

Selon Marc Sherringham, en s’appuyant successivement sur Fichte, Schelling, Hegel, Schopenhauer, Nietzsche et Heidegger, le romantisme tient avant tout à une posture morale selon laquelle l’art serait supérieur ou égal à la religion et à la philosophie.

En ce sens, l’art du XXIème siècle est toujours enfermé dans le romantisme, et celui de l’artiste-auteur Commandant RoSWeLL n’échappe pas à cette règle.


[i] Marc Sherringham, Introduction à la philosophie esthétique, Petite bibliothèque Payot, 1992, ISBN 2-228-88594-0

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