#09 De l’occurrence de Dionysos à travers les rites étudiants
Les rites liés à Dionysos/Bacchus, furent repris en partie par la religion grecque contestataire qu’est l’orphisme vers le VIe siècle avant J.C.
Tout comme Dionysos, Orphée est descendu aux enfers et en est revenu en vie. Mais à la différence du fils de Zeus, il ne fit pas éclater la part divine qui l’animait, et ne put surmonter la peine d’avoir perdu, par sa propre faute, Eurydice sa bien-aimée. Homme parmi les hommes, il devint un vagabond.
Pour être admis dans le rite orphique, les initiateurs nommés les orphéotélestes veillaient à ce que l’impétrant soit un homme des limites, un rejeté de la Cité.

Nulle joie ne semble éclore dans ce culte. C’est un culte de vie/mort/vie dénué de passion, puisque celle-ci est décédée avec Eurydice. Orphée finira son histoire démembré par les ménades.
Celles-ci mangeaient de la viande crue, les orphiques étaient végétariens. C’est
l’abolition de la sauvagerie, et donc de la part d’animalité contenue dans l’humain
qui sera l’enjeu. Par Orphée, on termine de rééduquer Bacchus. Et celui-ci le prouve
en transformant les ménades en arbre. Voici par quel biais un dieu aussi
tapageur que Dionysos se retrouve apte à l’acculturation par le christianisme
naissant. L’ensemble de ses valeurs sont présentes dans le culte chrétien, mais
en supprimant toujours plus les débordements. Des bacchanales se clôturant par
l’orgie aux carnavals médiévaux où s’inversaient les valeurs dans une folie
organisée, jusqu’au XXIème siècle dans lequel on a érodé tout sentiment par des
valeurs toujours plus factices. Les limites ont été dépassées. Bacchus s’est
rangé et nul ne célèbre plus la réactualisation des mythes agraires de façon
consciente.
Toutefois les rites sont sympathiques, même réduits à leur plus simple
expression, ils peuvent réactualiser l’ensemble. Au terme de cette approche
concernant Dionysos, furent établies maintes corrélations avec les rites d’agrégation
des étudiants universitaires. Les goliards vont pouvoir se réapproprier l’errance,
les processions, l’étude, l’art, la luxure et les plaisirs de la table, en célébrant
Bacchus en pleine chrétienté !

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