Gaudeamus Igitur, Réjouissons-nous!

Le Musée des Rites Etudiants et du Bizutage

L’approche du spectacle vivant

#04 De l’occurrence de Dionysos à travers les rites étudiants

Dionysos est un dieu des limites. Chassé de sa ville natale, considéré comme barbare par son peuple, selon l’entendement qu’il est dissemblable à l’idéal grec de l’Antiquité, qu’il est un étranger. Il est d’ailleurs facile à constater que les éléments de son culte sont teintés d’éléments exotiques en provenance d’Égypte, d’Iran, ou d’Inde. Une stèle gravée, découverte en 1906, témoigne même du voyage de Bacchus en Inde.

Le retour triomphal de Bacchus après son voyage en Inde.

Il ne put réintégrer la cité qu’en maîtrisant les débordements dont il était coutumier. C’est le théâtre et la danse lors des festivités dédiées à son nom qui lui permirent de se réintroduire dans la ville.

Le dithyrambe est composé de musique et de danses, accompagnés de sacrifices à Dionysos. On lui attribue le passage de la pratique cultuelle aux genres littéraire et musical. Aristote émet la théorie que du dithyrambe proviennent les autres genres théâtraux.  

La comédie, et le théâtre de masques sont reliés à Dionysos. La prolongation de ce jeu fut assurée par les étudiants goliards de la proto université qui les transforma en soties, et principalement de celle de Paris.

Le drame satyrique représente initialement les silènes, et également les satyres dont les danses et cabrioles sont l’un des attraits du spectacle. Le drame satyrique contribue à acculturer le dieu au sein de la cité.

La tragédie vit aussi le jour dans les théâtres de Dionysos, mais ne semble être lié à son culte que par le fait que Dionysos soit aussi le dieu du théâtre.

Le théâtre serait l’une des dernières manifestations du dieu, sous sa forme la plus adoucie.

Procession des bacchanales

L’ensemble des pratiques de théâtre ci évoquées s’intègre également dans les processions des bacchanales. Sous les cris d’ « Evohé ! Evohé ! » les participants, masqués sous l’apparence de faunes, de satyres et de silènes,  déambulaient en cortège. Dans l’antiquité tardive, lorsque les femmes furent introduites au cortège, vêtues ainsi que des fauves, couronnées de feuilles de lierre, de chêne, ou de sapin, la destination de la procession devint lieu d’orgie. Bacchus reprenait ses droits !

Le souvenir de ces orgies devint à l’ère chrétienne, synonyme de sabbat diabolique.

Bacchus fut toutefois le modèle de l’image du Christ, mais de façon atténuée. Par le théâtre, les fêtes d’inversion que sont les innocents, les processions de l’âne, ou des fous, c’est l’exubérance par les folies de la jeunesse, toujours joyeuse et parfois dangereuse, mais la plupart du temps maîtrisée, que Dionysos revivifie la société toute entière.  

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