Première époque :
« Comment l’artiste Commandant RoSWeLL pénétra au cœur des traditions estudiantines, et pourquoi? »

Illumination
Par un beau mercredi de novembre, je passais l’après-midi à la bibliothèque de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles à discuter Histoire de l’Art avec une copine.
Après deux heures et demie de recherches dans différents livres, nous en sommes venus à la conclusion que la plupart des peintres avaient un sujet de prédilection :
Cro-magnon et ses bisons, Lautrec et ses bistrots, Degas et ses danseuses, Delvaux et ses gares, Van Gogh et ses tournesols, …
Bon, je n’ai pas dis que nos jugements étaient très affinés. Donc, lorsque je quittais la bibliothèque vers dix-sept heure, j’avançais droit devant moi, perdu dans une recherche sur ce qui me motiverait à peindre.
Je faisais le tour de mes affinités à commencer par mes lectures d’alors : Lovecraft, Thomas Owen (que j’eus l’honneur de rencontrer plus tard), Jean Ray, etc. mais le fantastique, tout comme l’heroïc fantasy que je connaissais par les jeux de rôles, étaient des voies déjà bien usés à l’époque.
Revirement d’intérêts, je pensais alors à ce qui pouvait me définir : des dessins de mes amis, des scènes fugaces et amusantes. Je rebondissais alors sur le carnaval de Dunkerque, qui est un aspect de mon vécu comme de ma culture.
J’allais m’engouffrer sans regarder dans Plattesteen quand je bloquais devant une scène aussi marquante que ce carnaval auquel j’en étais arrivé.
Des camions remplis d’étudiants se servant de la bière à flots. Je buguais un instant avant de réaliser que nous étions le 20 novembre, jour de la Saint-Verhaegen. Et, restant planté à même le trottoir pendant quelques minutes, une évidence surgit de mes pensées : «C’est ça que je veux peindre!»
Il ne me restait plus qu’à trouver comment entrer dans cette communauté, puisque l’Académie ne baptisait pas à ma connaissance, et que je n’étais sommes toutes qu’au niveau secondaire dans mon parcours scolaire.
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