Nécessités de la recherche
Pour obtenir la compréhension nécessaire à mes buts, il me faut par conséquent approcher autant les sciences humaines (sociologie, anthropologie, histoire, psychologie,les fondements de la psychanalyse, …) que l’actualité (presse, politique, mais également au sein de ces traditions), et bien sûr l’art.

L’art se révèle dans mon travail comme l’unique façon de présenter ce qui tient non pas de la connaissance raisonnée (logos), mais de la connaissance sensible (muthos) plus couramment évoquée sous le vocable de « voie du cœur ». C’est à cette fin qu’il me paraît impératif de pouvoir produire une recherche qui ne serait plus réduite à une passion, mais qui serait un travail universitaire. Un travail qui ferait sens autant dans son aspect de recherche que dans sa dimension artistique. Mais pour que cette approche puisse être reconnue par la science –et donc faire sens, il faut envisager une plastique formelle compatible aux codes universitaires.
C’est à cette fin que j’envisage une thèse orientée sciences humaines ayant vocation à produire de l’art.
Difficultés rencontrées
Le doctorat d’art est très imprégné des tendances actuelles en termes d’esthétique, puisque les jurys votant pour départager les candidats vont naturellement s’orienter vers ce qui leur ressemble. Ce qui leur parle sera donc très graphique, et moins dans l’approche cumulative des connaissances.
Il est donc malaisé, pour ma candidature en doctorat, de se placer en tête des choix posés,mon sujet leur apparaissant plus scientifique qu’artistique. A l’inverse, pour les jurys en sciences humaines, ce sera l’aspect artistique, par définition non scientifique, qui sera retenu.
Problème insoluble?
La volonté affichée d’ouverture transversale entre les disciplines scientifiques et l’art se propage dans notre culture de façon timide. Des appels à résidence d’artiste devant établir une connexion avec la recherche se propagent à travers le monde,mais cette ouverture relève fréquemment d’une simple justification pour des œuvres où la notion de sciences reste très marginale.
Ma production est élaborée sur le concept d’écriture plastique. Tout comme les auteurs de fiction qu’il s’agisse de romans, de bande dessinées, de nouvelles, de sénarii de films, de séries, ou encore d’écriture radiophonique, le roman plastique présente une création narrative.Pour ce qui me concerne, il s’agit d’une forme de science (humaine) fiction,qui s’avère très proche de la sociologie narrative.
La sociologie narrative est une médiation entre les sciences sociologiques et l’art.
A découvrir sur le site de l’université Paris Diderot.
Explications de ma démarche
Depuis l’origine de ma passion, je dus faire face à une lutte permanente pour ordonner, et agencer le fruit de mes réflexions. Si l’on ouvre le Syllabus de Guindaille édité aux éditions Jourdan Le Clercq en 2002, nous constaterons déjà plusieurs choses.

L’immaturité du propos est assortie d’un réel travail de terrain sociologique. L’aspect scientifique y est toutefois absent, ce qui démontre qu’il ne s’agit que d’empirisme.
Pendant trop d’années, ma recherche fut solitaire, incomprise autant par mes pairs du monde des arts que de ceux des traditions étudiantes. Toutefois, ces traditions m’ont servies de laboratoire et permis de tester en conditions réelles des idées symboliques, des rituels élaborés sur base de mes connaissances en associant àla fois des savoirs issus de la recherche, et de l’esprit des rites acquis sur le terrain immersif.
Ce n’est qu’avec le recul que je me suis aperçu du chemin accompli selon une méthode que désapprouverait partiellement la science pour cause de non reproductibilité.
Ces tentatives balbutiantes m’ont donné le substrat pour implanter le roman plastique. Et la méthodologie qui permit de l’accomplir pourrait être un jour employée par la science, afin d’y apporter la rigueur méthodologique absente, dans le dessein d’établir un protocole de travail permettant une médiation entre la recherche et les arts.
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