Biographie # Intermède
Au commencement étaient les petits syndicats étudiants, toujours en mal-être d’existence politique et prêts à faire feu de tout bois. Ils s’accrochaient aux branches et à tout ce qui pouvait indiquer leur existence aux yeux de la toute puissante université, y compris les sujets les plus racoleurs. C’est ainsi qu’un jour, la corporation de médecine désira organiser un prestigieux gala de médecine digne de ses ancêtres. Elle prit le thème de l’Antiquité Romaine, et demanda à l’artiste des traditions étudiantes de réaliser l’affiche selon un cahier des charges bien précis. Depuis quelques années, il était coutume de placer les caricatures des gens de la “corpo” dans le dessin, des clins d’œil culturels, des symboliques paillardes et la coiffe des étudiants de France, le tout devant rester discret. L’affiche fut validée dès les crayonnés, par l’équipe en place. C’était une parodie de l’œuvre “Dircé” de l’artiste Henryk Siemiradzki.

Selon Wikipédia, le mythe de Dircé est le suivant : “ Mythe
Lorsque Lycos fit emprisonner sa nièce Antiope pour avoir été séduite par Zeus, Dircé la maltraita. Mais Zeus délivra un jour Antiope. Lors de sa fuite, elle retrouva ses deux fils, Amphion et Zéthos, qui avaient été recueillis par des bergers après leur abandon par Lycos. Ceux-ci allèrent alors à Thèbes, tuèrent Lycos et attachèrent Dircé à la queue d’un taureau indompté, qui l’emporta sur des rochers où elle fut mise en pièces. Les dieux, touchés de son malheur, la changèrent en une source qui porta son nom et qui coulait près de Thèbes.Selon Euripide, Dircé et Lycos laisseront derrière eux un fils, du nom de Lycos également.Des fresques illustrant le supplice de Dircé ont été retrouvées à Herculanum dans la maison à l’atrium de mosaïque, et à Pompéi dans la maison des Vetii. Le Taureau Farnèse, groupe statuaire en marbre conservé au musée national de Naples, illustre également le supplice de Dircé.”Qui ne connaît l’histoire de Dircé, ni le nom du tableau, peut tout autant y voir la mort de Sainte Blandine, qui après avoir été refusée par les lions fut jetée aux taureaux. Dans les deux cas, les allégories sexuelles sont nombreuses, et la culture du viol imparable, mais ne le sont que de la part des concepteurs de mythes, ou encore de l’artiste ayant composé le tableau. Références culturelles que tout cela. Les syndicats entendirent des jeunes demoiselles effarouchées se plaindre de sexisme – mot à la mode pour vilipender tout ce qui n’est pas de la culture télévisuelle et consumériste. Les syndicats envoyèrent des commandos réaliser une campagne de contre-affichage, plus violente encore que l’affiche initiale.

Les références menaçantes sont explicites envers les personnes concernées, mélangeant du même coup une soirée finalisant une année, et une guérilla envers de prétendus médecins violeurs. Je serait d’avis de connaître la position de ces demoiselles si un médecin ne les soignait pas en cas d’accident de la route sous prétexte qu’il n’y ait pas eu de consentement explicite, puisque la personne était dans le coma, mais passons. Voyant que cette première doléance avait reçu du soutien, les demoiselles soufflèrent aussi les probabilités de bizutage à venir puisqu’elles avaient participé en leur temps au WEB (Week-End de Bienvenue), en étaient revenues ravies, et se réveillaient après deux ans pour dénoncer la chose. Il faut savoir qu’à cette époque, les bizutages étaient fort mal perçus et vouaient aux plus vils châtiments les instigateurs de ce genre d’événement.
Cette petite histoire n’est pas ancienne et indique la pollution des idées du monde extérieur, de plus en plus vindicatif et violent à la différence, et précisément dans ce cas-ci, quand elle rencontre une ancienne culture à la dimension touchant à une forme de sacralité.
Commandant RoSWeLL
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